Hubert Reeves

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Article paru dans Le Figaro du 17 février 2004


Biodiversité : une protection nécessaire


Le texte transmis sous ce titre par Hubert Reeves, en tant que Président de la Ligue ROC pour la préservation de la faune sauvage, est reproduit in extenso dans la page « Débats et Opinions » (page 13).

Sous le titre général « Environnement : L'ONU tient une conférence en Malaisie sur l'état du vivant » sont reproduits deux tribunes : celle d'Hubert Reeves et celle de Roselyne Bachelot-Narquin, Ministre de l'Écologie et du développement durable.

Voici quelques extraits de la première:

« Nous sommes une espèce parmi des millions d'autres ; dans cette addition : l¹espèce qui a développé le cerveau le plus riche en neurones. Ce n¹est pas forcément une situation définitive. Tout va dépendre en grande partie de nous, du sort que nous réservons aux autres espèces, et au bout du compte à la nôtre. Depuis un siècle les soustractions amputent dramatiquement cette richesse, la faisant décroître vite, l¹humanité sera-t-elle à retrancher de la liste des espèces survivantes ? Telles sont les questions qui se posent, variantes du “ Où allons-nous ? ” …

– Je suis de ceux qui demandent l¹intégration de la préservation de la biodiversité dans la Charte de l¹Environnement, ce beau projet de ce début de siècle. C¹est dire quel intérêt je porte à l¹intégration de la préservation de la biodiversité dans les politiques publiques. Les sanctuaires ont joué un rôle conservatoire et dorénavant c¹est partout qu¹il faut appliquer des politiques de protection de la nature. Protéger la nature, c¹est protéger le monde du vivant, n¹oublions pas que nous sommes dans la même arche, ou le même vaisseau spatial, …

– Je suis de ceux qui refusent d¹opposer humanité et nature, gestion et protection. Sous-estimer la nature alors que nous n¹en connaissons pas tous les ressorts et a fortiori ne les maîtrisons pas, est une attitude non seulement sans avantage à terme mais potentiellement dangereuse à long terme, pour nous et surtout nos descendants. Elle a contribué à faire oublier tout ce qu¹on doit aux processus naturels. Elle nous a fait croire que nous étions les maîtres à bord, tout puissants.

Mais c¹était une illusion. Nous devons remettre les pendules à l¹heure et ne plus surestimer nos pouvoirs. Divers évènements récents nous montrent parfois aussi fragiles que des fétus de paille.

Et cette nouvelle attitude salutaire doit avoir une traduction dans les textes : les lois et la réglementation. … »

(Pour une lecture complète, se rapporter au journal, et pour une documentation sur le thème, demander le dépliant « Biodiversité » à la Ligue ROC [voir rubrique « Écologie »]).