Hubert Reeves

Paris, le 10 novembre 2007.

Curieux de nature

Perpétuellement satisfaits de leurs découvertes les plus récentes et insatisfaits de ne pas déjà connaître les résultats des prochaines investigations, tels sont les scientifiques et je n'y échappe pas.

C'est après avoir remarqué combien le savoir intéresse tout le monde que m'est venue l'irrépressible envie de le partager, de traduire en langage non scientifique ce que j'avais appris.

Chacun est curieux de nature.

• Il y a ceux qui en font un métier, qui se spécialisent, deviennent savants dans un domaine restreint,
• il y a tous les autres qui se cultivent en étant tributaires des premiers. Ou des « passeurs de savoir » que sont les vulgarisateurs.

En réalité, chacun cherche à se forger une conception globale de l'univers. Et les connaissances scientifiques y aident.

J'espère que la tendance à la décroissance du nombre de jeunes dans les carrières de chercheurs va se renverser, que la tendance à la croissance va exister. L'humanité a un grand besoin de chercheurs. Sans eux son avenir en est plus risqué. Et si cet argument ne suffit pas, les joies promises valent d'être vécues.

Reste que les salaires comptent aussi.

J'ai parlé des chercheurs. Mais dorénavant les jeunes filles sont, elles aussi, intéressées par des carrières de chercheuses. Toutes les professions se féminisent.

La science n'a rien d'austère et provoque même un émerveillement permanent que le domaine de recherche concerne le cosmos ou des bactéries.

Amicalement,