Hubert Reeves

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Allocution d'ouverture
prononcée par Hubert Reeves,
à l'occasion de l'Assemblée générale de la Ligue ROC,
le samedi 16 février 2008.



Allocution d'Hubert Reeves

Le fait marquant de l'année 2007 fut sans conteste la tenue du Grenelle de l'Environnement. Promesse électorale, mais promesse tenue par le candidat qui l'avait faite, une fois qu'il fût devenu Président de la République.

S'asseoir autour d'une table dans un esprit participatif pour débattre des problèmes que pose la crise écologique n'était pas évident pour des personnes qui ne s'étaient jamais rencontrées, et qui devaient renoncer aux a priori qui, antérieurement, les en empêchaient.

Mais toutes avaient en tête la situation que nous connaissons, dangereuse pour le vivant, avec des menaces bien identifiées : les dérèglements climatiques et la perte de biodiversité.

Donc, organisées par le Ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement Durables, ces négociations entre l'État, les collectivités locales, les représentants de la société civile, les ONG et associations, les syndicats patronaux et salariés, ont eu lieu. Les réunions de travail se sont accumulées durant plusieurs mois et durant tout l'été … et les péripéties trouvèrent un épilogue fort impressionnant lors du discours du chef de l'État, le 25 octobre 2007, reprenant à son compte les mesures issues des dernières tables rondes, et cela en présence de José Manuel Barroso, Président de la Commission européenne, de Wangari Maathai, la première femme africaine à recevoir le Prix Nobel de la Paix pour « sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix », de l'ancien Vice-Président des États-Unis Al Gore, co-lauréat, avec le GIEC, du Prix Nobel de la paix pour « leurs efforts afin de mettre en place et diffuser une meilleure compréhension du changement climatique causé par l'homme, et de jeter les bases des mesures nécessaires pour contrecarrer un tel changement ».

Le Grenelle français semble avoir attiré l'attention internationale et, au Canada comme aux USA, on me parle avec intérêt de cet événement.

Ses suites sont prometteuses, si l'on en juge par certaines décisions importantes déjà prises, dont l'une est révélatrice d'un changement de cap : voilà plusieurs années que nous nous opposons à l'ouverture d'une mine d'or dans une forêt primaire de Guyane. Le Président Sarkozy a mis son veto.

2007 est une année marquante, et 2008 ne le sera pas moins … avec notre participation partout où elle sera utile.