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Lettre éditoriale du 23 septembre 2018
Paris, le 23 septembre 2018.
Détermination
Si nous voulons éviter de grandes misères humaines, il est
indispensable d’opérer un changement profond dans notre gestion de
la Terre et de la vie qu’elle recèle.
Ce premier appel, signé par 1.700 scientifiques date de 1992.
En 2018,- 15.000 scientifiques, biologistes, physiciens, chimistes ,
climatologues, océanographes, ont lancé un
deuxième avertissement
dans la revueBiosciences
, traduite dans Le Monde. - 200 personnalités voudraient déclencher une action ferme et immédiate pour la biodiversité et le climat …
- des marches sont organisées. Elles rencontrent un certain succès.
- Les pétitions se succèdent …
Entre ces actions médiatiquement relayées, il y a le travail quotidien, incessant des associations dédiées à la préservation de la nature. Je le connais bien pour avoir moi-même, quinze ans durant, mis la main à la pâte chez Humanité & Biodiversité, maintenant présidée par un autre scientifique, le biologiste Bernard Chevassus-au-Louis. Et je suis, dans la mesure de mes moyens, toujours membre actif car l’avenir de notre espèce se joue dans la décennie actuelle.
Résumons :
L’humanité doit adopter une alternative plus durable
écologiquement que la pratique qui est la sienne
aujourd’hui.
Regardons de plus près … Toutes les initiatives ponctuelles qui fleurissent en ce moment sont la preuve que l’opinion publique est en état d’alerte écologique bien davantage maintenant qu’en 1992.
C’est déjà réconfortant.
Cependant c’est la détermination à agir avec constance qui doit
s’installer dans la société. Et cette attitude a du mal à devenir
quotidienne. Cela s’explique pour partie par la situation
économique de bon nombre de nos concitoyens. Ils ont déjà fort à
faire à se débattre pour joindre les deux bouts
. Cela
s’explique aussi par les habitudes prises par ceux qui n’ont pas
ces problèmes pécuniers. Elles sont ancrées dans leur personnalité
et un jour, ils prennent la résolution de s’en débarrasser, signent
de bonne foi une pétition ou marchent en soutien à une cause mais
le lendemain, un voyage ou le changement de voiture, ou tout autre
décision entraînent encore beaucoup d’entre eux dans un choix
néfaste au climat et à la nature. Pour ma part, je me reconnais
dans ce dilemme permanent. Nul n’est parfait !
Par ailleurs mon amour de la nature ne va pas jusqu’à me faire
penser que tout ce qui est naturel est bon et que la chimie est le
diable. C’est pourquoi, comme mes amis de Humanité & Biodiversité,
je ne suis pas hostile à tous les produits de synthèse utilisés en
agriculture, ou en médecine … Cette attitude de rejet de la chimie
ressemble à une régression. Et c’est pourquoi une position de
vigilance, au cas par cas, est celle qui me paraît la plus sage.
Adopter une vieille expression européenne comme ne pas jeter le
bébé avec l’eau du bain
permet de garder les pieds sur terre et
de ne pas déifier la nature par excessive réaction à une
contestation de certaines pratiques entraînant hors du raisonnable
et ceux qui les adoptent et ceux qui les vilipendent
radicalement.
Amicalement,